La Canne au XIX° siècle

La société libérée, voulut afficher la canne, peut – être, pour faire comprendre que le pouvoir changeait de main. Jamais la canne ne fût autant produite, variée et portée qu’au XIX° tant en France qu’en Europe.

Mais au début du siècle, elle reste portée par la bourgeoisie, la haute bourgeoisie et la noblesse. On assiste bien à un processus de démocratisation de la mode et du costume, mais qui est basé sur l’ascension sociale : celui de l’apparence, de l’étiquette et du code de l’élégance.

L’homme moderne du XIX° se promène ou vaque à ses affaires une canne légère à la main, recourbée ou droite, selon la mode. C’est l’apogée de la canne, ornée d’un pommeau d’or elle s’accorde aux bottes vernies et aux gants jaunes des jeunes « lions » et devint l’habituée du café de Paris.

Dès que son maître sort, elle l’accompagne partout, elle connaît tous ses secrets et rien n’est plus amusant que d’observer le port de la canne. Rien n’indique plus le caractère que la façon dont on la tient, rien ne dévoile plus la pensée que les gestes que l’on fait avec.

ÉTUDIANT à PARIS-1845

1847

CANNES dans POCHES -1843

ELEGANTS LONGCHAMPS -1846

 

MODE HOMME – 1809

 

SATYRE de LORD PALMERSTON -1830

 

 

COSTUME HOMME-1810

 

COSTUME COUPLE -1818

Quand un homme se promène, il est facile par l’attitude de sa canne de connaître son état d’âme. S’il est d’humeur heureuse et tranquille il tient sa canne par le milieu et la balance horizontalement par des mouvements égaux. S’il est agacé il la cogne violemment et obliquement de la pointe contre le trottoir. S’il est mécontent de la vie il scande sa marche en la plantant en terre fortement. S’il est satisfait de lui-même et en quête d’admiration, il la porte « en bouteille », c’est à dire qu’il la tient par le milieu la pointe en avant et l ’oscille de haut en bas par des mouvements rapides. S’il est inquiet, il s’en tape le mollet de temps en temps. S’il est triste, il la tient en dessous du pommeau, la pointe en bas en la serrant contre sa poitrine. Dans les moments d’enthousiasme, quand perdu dans la foule, il suit les impulsions irraisonnées de la masse, il la brandit en l’air et souvent la coiffe de son chapeau.

L’orgueilleux tient sa canne par le pommeau et marche avec ; à chaque pas qu’il fait il la plante en terre, le bras tendu, et décrit avec ce dernier un cercle très grand, comme s’il entendait par là déblayer le chemin et se faire une place.

COSTUME du SOIR -1834

 

MODE HOMME -1813

 

COSTUME de JOUR- 1838

 

Le futile la tient par le milieu et la roule entre ses doigts. L’irrésolu la laisse glisser dans sa main et en cogne par petits coups répétés la pointe en terre. Le coléreux met les mains derrière le dos, tient sa canne par le milieu et s’en frappe les omoplates.

COSTUME -1840

 

CARICATURE ANGLAISE -1880

 

CONCERT de MUSARDS -1838

 

L’envieux la porte en avant, la pointe au ras de terre et la tient un peu en dessous du pommeau. L’imbécile en suce la pomme. Le paresseux l’accroche à son bras ou à sa poche. Le volontaire la porte en cravache.

BOURGEOIS -PARIS -1806

 

COSTUME PARISIEN -1831

 

Mr Le Bargy acteur disait : « nous devons rechercher quels agréments la canne peut donner à la conversation : ils me paraissent multiples… je dois reconnaître avec tous les gens de goût que je possède de merveilleux effets de canne. Ma canne est anxieuse : dans ce cas je suis debout et la fait osciller régulièrement devant moi avec la régularité mélancolique d’un balancier. Ma canne est amoureuse : j’en appuie câlinement la tête contre mon col, qu’elle semble baiser. Ma canne est ironique : voyez la pointe vibrer et menacer avec élégance l’adversaire que ma voix persiffle. Ma canne est désespérée : je la laisse traîner derrière moi et semble laisser sur le tapis un sillage de navrement ».

 

COSTUME -1849

 

SUCEUR de CANNE

 

Porter la canne est un art qui se devine ne s’apprend pas. Celui qui n’est pas venu au monde avec des dispositions naturelles ne la portera jamais avec grâce. Suivant de quelle manière on la tient, elle vous prête l’air d’un niais, d’un homme d’esprit ou d’un bourgeois important. Elle a même le pouvoir de donner de la contenance à celui qui en manque.

Même le pouvoir de donner de la contenance à celui qui en manque.

COSTUME de JOUR -1865

 

COSTUMES d’HOMMES -1836

 

ENFANTS JOUANT – 1884

 

En France nous honorons du nom de brave l’homme qui en provoque un autre, et nous accusons de lâche celui qui aura refusé de se battre, c’est pourquoi le duel à la canne épée a eu son heure de gloire.

Le duel étant basé sur le droit du plus fort, il a été l’acte le plus contraire aux lois de la justice ; ce qui prouve qu’il restait dans notre société un regain de coutume féodale qui consistait à se faire justice soi-même.

La Bastonnade : vient de batuo, batuis battre et de bâton qui en vieux Français s’écrivait baston.

Il est le premier des châtiments infligés aux hommes, esclaves ou libres.

SUCEUR de CANNE – 1880

 

La bastonnade était une peine infamante employée seulement dans les armées, les soldats mercenaires étaient bâtonnés par les romains, les romains par les centurions.

En Angleterre, en Autriche, en Prusse, la canne est un instrument de justice militaire en voici un exemple au XIX° dans l’armée anglaise.

 

COSTUME COUR GOYA 1810

 

COMMISSAIRE de GUERRE -1810

 

 

 

 

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