Maître Jacques. Gravure avec dédicace de Frédéric Mistral. XIXe siècle. La tradition biblique du compagnonnage se réclame de trois fondateurs : le roi Salomon et les maîtres d’oeuvre de la construction du temple de Jérusalem, Jacques et Soubise. Après l’achèvement du Temple, une querelle éclate entre ces derniers et se termine par l’assassinat de Jacques ; la légende valide ainsi l’hostilité entre les différents Devoirs.
Sont regroupées sous ce thème, les cannes de compagnons et les cannes dites chefs-d’œuvre réalisées par certains métiers, témoignages de savoir-faire (canne de verriers, cannes de marins…).
L’usage de la canne chez les compagnons remonte aux origines mêmes de l’organisation. La légende rapporte qu’à la mort de l’un des fondateurs, Maître Jacques, on trouva sur lui, un fragment de jonc. C’est en souvenir de cet évènement que le compagnon porte la canne de jonc.
Elle est un des attributs principaux du compagnonnage. Elle est à la fois accessoire du costume, canne de marche (lors du Tour de France), signe de reconnaissance pour les autres compagnons, mais avant tout symbole de savoir. Un apprenti ne peut la porter. Elle est remise au compagnon en même temps que ses « Couleurs » (rubans) lors de la Réception qui permet de juger de ses qualités morales et professionnelles (après présentation du chef-d’œuvre). Son port en est codifié : « Etendre la main sur le pommeau, c’est un signe de paix et de force, le tenir en bas signifie guerre et mort, … ». Au siècle dernier, elle est arme lors de nombreuses rixes entre organisations rivales.